jeudi 17 septembre 2009

¡QUE RICA LA COMIDA EQUATORIANA!



Les amis, parlons bien, parlons bouffe. Que celui qui pense que l’Equateur n’a pas de vraie culture culinaire sorte de ma vue. Mais tout d’abord, quelques données pour se mettre dans l’ambiance.

· Le poids moyen de la femme équatorienne est entre 80 et 90 kilos. Je dis bien le poids moyen.

· Les équatoriens mangent du riz 2 à 3 fois par jour.

· Le désert n’existe quasiment pas en Equateur, sauf pour les grandes occasions (gâteau d’anniversaire, repas de mariage…).

· La boisson alcoolisée nationale est la cerveza Pilsener (bière). En une heure, trois équatoriens d’âge adulte vont descendre 20 grandes bouteilles de Pilsener (+/- 10%).

Comme vous l’avez deviné, les Equatoriens ont du bide. La notion de diète et régime n’est pas très développée ici. La qualité et la quantité de nourriture ingurgitée quotidiennement par l’équatorien ne connaissent vraisemblablement pas, ou peu, de discipline. A côté de l’omniprésente nécessité de « survivre » face à l’insécurité, la violence et la pauvreté que je ressasse incessamment, il y a aussi la merveilleuse culture du « bien vivre » dont j’aimerai vous parler à présent: celle de la musique, de la danse et surtout de bien manger. Celle de disfrutar la vida.

Le plat typique de base en Equateur est l’assiette d’arroz con menestra y pollo (riz, haricots rouges et poulet). Le riz se retrouve dans toutes les assiettes à quasiment tous les repas. On l’accompagne de viande – souvent de poulet ou de porc – ou de crevettes (camarones), un peu de salade et de platano. L’Equateur est le premier producteur de banane plantain au monde. Celui-ci se mange de différentes façons, soit sous forme de chips (chifles), sous forme de petites tranches épaisses frites (patacones) ou sous forme de tranches longues cuites dans du beurre et un peu molles (maduro). Ce dernier type de cuisson est particulièrement savoureux, à mon sens.

Les Equatoriens rient quand ils me voient manger les aliments qu’il y a dans mon assiette séparément. Non. Pour être un vrai équatorien, il faut maîtriser l’art de la fusion culinaire. Les équatoriens vont mélanger leur riz, haricots, légumes, crudités, poulet et platanos pour en faire une sorte de mélange de saveurs. Ils vont aller jusqu’à mettre une partie de leur riz dans leur caldo (bouillon avec légumes et viande).

Les Equatoriens rient quand ils me voient délicatement déguster mon plat. Non. Pour être un vrai équatorien, il faut inhaler son repas. Aspirer des louchées entières de riz sans mastiquer ni converser avec les autres à table. Chaque repas est le concours de celui qui va manger le plus vite – et en bonus, celui qui va faire le plus de bruit.

Les Equatoriens rient quand je refuse du jus de fruit ou du Coca avec mon repas. Non. Pour être un vrai équatorien, on boit à tous les repas son verre de jugo de papaya, de manzana, de naranjilla ou de mango. Personnellement je n’aime pas boire sucré avec un repas salé. J’avais l’impression que ça allait faire la une des quotidiens locaux.

La cuisine est omniprésente en Equateur. Si quelqu’un vient à la maison, ce n’est pas un verre qu’on lui offre, c’est une assiette de riz avec de la viande. De même, les rues sont blindées de petits vendeurs de maïs, de riz, de poulet cuit à la braise, de platanos maduros cuits sur une petite plaque chauffante entre deux voitures. Pour celui qui voyage en Equateur, il sera surpris par l’abondance de fruits de toutes sortes, tailles et saveurs que l’on peut trouver à chaque coin de rue. Dans chaque rue on passe devant des petits restaurants modestes avec leur cuisine à même le trottoir où on peut manger un repas pour 0,60 centimes, des Yogurterias, où l’on va acheter un yaourt à la mangue et quelques pan de yuca (petits pains au manioc), et par-ci par-là des Chifas (restaurants sino-équatoriens) ou des Frutabars où on peut commander des jus de fruits exotiques et des milkshakes en mangeant des humitas ou des empanadas, sortes de tortillas au maïs ou au fromage.

On ne peut pas le nier, la cuisine équatorienne est très différente de la tradition culinaire française. La sophistication n’a pas de place dans l’assiette en Equateur, priorité à la quantité et à l’huile. Il s’agit d’une cuisine plutôt lourde qui ne connait pas les règles de base de l’équilibre alimentaire. Ainsi, il arrive qu’un dîner comporte spaghettis à la viande et riz dans la même assiette. De mon côté, j’essaye tant bien que mal d’apporter un peu de discipline dans la cuisine en suggérant plus de légumes, moins de fritures, des quantités plus petites. Pour l’instant sans grand succès. La seule règle que j’ai réussi à imposer chez mes hôtes à ce jour, c’est PAS DE CEVICHE AU PETIT DEJ. Le jour où la Señora Marlene m’a posé un bol de soupe avec des petits morceaux de poisson et de coriandre flottant à la surface alors que je venais d’émerger de mon lit, j’ai bien cru que mon système digestif allait présenter sa démission pour de bon.

Mises à part ces quelques frustrations – et kilos en plus – je me régale chaque jour devant mon assiette. S’il y a bien quelque chose que les équatoriens savent faire, c’est préparer un repas avec saveur, et aussi avec plaisir. La cuisine est familiale, commune, partagée. Le repas épicé, sucré, coloré, aromatisé, composite et caliente.

Quelques derniers conseils pour le voyageur aventurier :

· Ne pas acheter de nourriture préparée dans les petits stands de rue, les conditions d’hygiène ne sont pas respectées et la nourriture n’est pas toujours très fraiche.

· Dans la rue, n’achetez que les fruits que vous allez ouvrir ou éplucher vous-même (Naranjillas, Granadilla, Piña, Sandia, etc.). Evitez les framboises, les morceaux de mangue ou de papaye, et tout autre fruit dont la chaire est exposée, touchée et donc souvent contaminée.

· Ne jamais acheter de surgelés dans les grandes surfaces, la chaîne du froid n’est pas toujours respectée et bien souvent, les aliments ont été à plusieurs reprises décongelés puis recongelés (Copyright mon amie Oriane, voyageuse endurcie qui m’a délivrée ses prodigieux conseils avant que je parte, soit « Comment j’ai survécu à 1 an de colite en Inde »).

· Si vous sortez borracho à quatre heures du matin d’une soirée en boîte, passage obligé par un restaurant d’Encebollado, la petite soupe épicée de pommes de terre et d'albacore, agrémentée au jus de citron que mange tout équatorien fêtard qui se respecte pour décuver. L’équivalent du kebab à 3 heures du matin en Europe quand l’alcool et la fête nous donnent un petit creux…

¡Buen Provecho!

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