mercredi 16 juin 2010

EL ULTIMO



Mon dernier jour, mon dernier article. Je suis en plein dans les valises et je peux vous dire que ça me fait autant chier que quand j’avais du les faire pour venir ici. Je laisse une vingtaine de kilos d’affaires, produits de beauté, vêtements, chaussures, paperasse et poubelle, mais je me charge aussi d'une cinquantaine de kilos à l’aéroport…





J’ai passé la dernière semaine à faire un magnifique voyage à travers le nord de l’Equateur, à la fois dans la partie Sierra (les Andes) et dans la partie Costa (les plages), avant d’atterrir à Manta pour quatre jours de fiesta, repos et aurevoirs avec mes amis proches de là bas. Ce voyage aura été une très belle façon de terminer mon année en Equateur. Je suis partie seule pour 4-5 jours avec mon sac à dos pour traverser les régions Imbabura et Esmeraldas, voir des paysages splendides et rencontrer des gens tous aussi intéressants que les autres. Le meilleur de ce voyage aura été la liberté totale dont je jouissais. Cette liberté de pouvoir aller où je voulais quand je voulais. Et cette impression que je peux monter dans un bus un soir et me réveiller en Colombie le lendemain si je le voulais. Quatre jours à parcourir le nord, seule avec mes sens décuplés. Je me rends compte que lorsque qu’on part découvrir seul, on est beaucoup plus aptes à observer certaines choses auxquelles on ne prête rarement attention si l’on est en groupe. L’autre aspect que je remarque, c’est que chaque personne qui croise ma route, que ce soit le chauffeur de taxi qui me conduit au terminal de bus ou le photographe que je rencontre dans le train entre Ibarra et Salinas, chacun a quelque chose à raconter. L’histoire de sa ville, parfois l’histoire de sa vie. On n’écoute jamais tout ça quand on voyage en groupe.







Ca aura donc été une très bonne façon de clore mon expérience équatorienne que de partir faire le dernier voyage par moi-même. Aujourd’hui je ferme les valises, je laisse des derniers cadeaux à la famille et quelques larmes au passage, mais j’essaye aussi de suivre le conseil d’un Equatorien qui m’a dit de remplir mes valises de bons souvenirs et non de tristesse. Pour terminer ce blog, j’ai voulu publier l’introduction que j’ai écrite pour mon rapport de stage, qui exprime assez bien la force de l’année que j’aurai vécue.

Merci à tous ceux qui ont suivi mes chroniques, depuis ce fameux premier article de coup de gueule jusqu’à ce dernier morceau écrit le temps d’une pause dans tout ce rangement. A bientôt en France, et à bientôt l’Equateur !




INTRODUCTION



J’ai effectué mon stage au sein de la Fundación de Asistencia Social « Corazones Unidos », une petite ONG à taille humaine qui travaille au service de l’amélioration des conditions de vie et de santé de personnes ayant peu ou pas de ressources économiques pour subvenir à leurs besoins médicaux dans le Cantón Santa Lucía de la Provincia del Guayas en Equateur.

Avant même mon entrée à Sciences Po, il est clair pour moi que cette merveilleuse troisième année dont rêve chaque étudiant, je la passerai en stage et non en université. Quel meilleur moment que cette année pour mettre à l’épreuve mon projet professionnel de travailler dans le développement économique et social. Je veux savoir si je suis faite pour ce milieu, et si oui, préciser mon orientation académique et professionnelle. Ce stage sera pour moi l’opportunité de « tester le terrain », mettre les mains (et le cœur) dans un domaine qui me passionne mais que je ne connais pas réellement. Un domaine qu’il me faut connaitre de mes propres yeux avant de pouvoir me dire diplômée en la matière.

Mon année en Equateur aura été une série de retournements, de bouleversements, de contrastes, d’expériences et d’apprentissage. Elle aura été riche en voyages, en connaissances, en couleurs, en amitiés, en émotions et en enseignements. Il me sera impossible de décrire dans sa plénitude la beauté de l’expérience que j’ai vécue. Si je devais lui attribuer un mot, ce serait la passion. Apprendre à faire les choses avec passion, à tout donner à ceux qui m’auront été chers, à recevoir tout autant, à voir les opportunités là où en apparence il n’y a rien, à voir le beau dans ce qui en apparence est laid et effrayant. A apprécier les petites choses telles la musique qui envoute chaque coin de rue, la familiarité avec laquelle tout un chacun se parle, pouvoir décider du jour au lendemain de sauter dans un bus et partir visiter un coin du pays le temps de quelques jours, ou tout simplement le fait de travailler avec le cœur plus qu’avec les diplômes. L’Equateur aura été pour moi la meilleure école, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain et personnel.

Ce rapport de stage a pour objectif, en premier lieu, de réfléchir aux différents aspects de cette année à l’étranger : comment l’ai-je envisagée, comment l’ai-je abordée une fois sur place et qu’en est-il de mon projet professionnel aujourd’hui à la lumière de tout ce que m’aura apporté cette expérience ? Qu’ai-je envie de ramener en France ? Quelles ont été les réussites et les échecs, les points forts et les obstacles ? Il s’agit aussi pour moi de présenter ce pays assez méconnu d’Amérique Latine, de donner des conseils pratiques à ceux qui décident de s’y rendre ou d’encourager ceux qui sont encore indécis sur leur destination de donner une chance à l’Equateur.

dimanche 6 juin 2010

FELICIDADES!



Le 31 mai, j’ai franchi une nouvelle étape. Ce n’était pas seulement la date de mes 21 ans, c’était aussi le dernier jour de mon stage. J’aurai vécu une semaine très intéressante. Ce fameux lundi 31 mai, je me rends pour la dernière fois à Tamarindo, le village dans lequel j’aurai régulièrement travaillé dans le cadre de mes activités avec la Fundación. Les volontaires m’ont préparé une petite fête d’anniversaire et d’adieux. Déjeuner, gâteau d’anniversaire, cadeaux, échanges de mots et de vœux tous aussi touchant que les autres. La journée est belle, l’ambiance est joyeuse, mais chacun craque au moment des aurevoirs. C’est plus dur que ce que je m’imaginais ; après tout ces femmes m’ont réellement apporté beaucoup de choses. Elles m’ont non seulement donné leur confiance absolue dès le premier jour mais m’ont en plus témoigné leur affection la plus sincère tout au long de mon stage. Malgré le fait qu’elles avaient si peu pour vivre, elles ont toujours voulu me montrer que les êtres humains ont quelque chose d’énorme à construire et à offrir. Comment retenir mes larmes et comment dire aurevoir à toutes ces volontaires qui m'ont toujours accueilli dans leurs maisons comme si j'étais leur fille, m'ont tant enseigné et le jour de mon départ, me remercient et pleurent à chaudes larmes.

Je reviens à Guayaquil épuisée par cette première série d’adieux, sans réelle envie de continuer de fêter mon anniversaire, mais toute la famille m’attend avec Patrick, James et Béa a la maison. Ils ont préparé un diner, un gâteau et ont même invité des amis. Et au fond je suis contente, car ayant été à plusieurs célébrations d’anniversaires en Equateur, j’ai toujours eu envie d’en faire l’expérience. Il y a toutes sortes de petites traditions, entre autres le fameux coup de demander à la personne de mordre le gâteau puis de lui pousser la tête dedans, ou de donner autant de coups de ceinture que d’années vécues au cumpleañero. Ca parait violent, mais les coups restent toutefois plus symboliques que réellement douloureux. Cependant j’ai eu le droit à quelques vicieux qui m’ont fouetté les fesses comme de vrais sadiques… ouch.











Autre coutume en Equateur, notamment avec les amis que je me suis fait à Guayaquil, c'est qu'on célèbre l’anniversaire de quelqu'un sur toute une semaine. Le soir du 31, on sort fêter jusqu’à 4heures du matin, mais ça ne nous empêchera pas de le re-fêter le mardi, le mercredi, et surtout le vendredi soir, jour de ma fête d’anniversaire et d’aurevoir. Un évènement 2 en 1 qui réunit tous mes amis les plus proches d’Equateur jusqu’à 7heures du matin le lendemain pour danser, boire, fêter, et se dire aurevoir en beauté pour certains que je ne reverrai pas.





Et oui, je pars maintenant faire mon dernier voyage en Equateur. Une semaine à parcourir quelques sites du Nord et de la côte, avant de revenir à Guayaquil, faire mes valises et prendre l’avion pour la France. Quelques updates à venir dans la semaine sur le-dit voyage… A bientôt !