lundi 28 septembre 2009

CUMPLEANDO EL PRIMER MES



Un mois déjà. Pile poil. Il y a quatre semaines, j’arrivais avec mucho appréhension dans ma nouvelle maison. Premiers pas dans mon nouveau quartier, premiers pas de salsa… beaucoup de « premiers » tout court. Un mois, et depuis je vois que beaucoup de choses ont changé dans mon mode de vie. En voici quelques exemples :

- Je commence à avoir une légère intonation espagnole quand je parle français

- J’ai remplacé le timide « señor ? » par un grand « Amigo ! » quand j’appelle un serveur

- J’ai fait connaissance avec une bombe lacrymogène en me retrouvant au milieu d’une manifestation étudiante

- J’ai chanté du Aerosmith et du Francis Cabrel dans un bar à Karaoke. Oui, Francis Cabrel existe ici.

- Ici, je sais non seulement déboucher les toilettes les yeux bandés, je sais aussi laver mon linge à la main avec un savon et une brosse et allumer une allumette avec la fermeture éclair de mon jean. En clair, j’apprends les règles de la sophistication féminine.

- Vous ne me trouviez pas très ponctuelle en France, vous devriez me voir en Equateur.

- Vous me trouviez coincée de la nutrition à l’huile d’olive en France, ba… l’huile d’olive n’existe pas ici.

- Vous me trouviez coincée du bruit en France, toujours à dire aux uns et aux autres de parler doucement ou de mettre la musique moins fort. Oubliez tout ça. Ici, le bruit est une règle de vie. On parle en criant, on rit en hurlant, on fait profiter tout le quartier de notre musique, on fait beugler la télé à 7 heures du matin, on laisse les chiens aboyer toute la nuit. Et je supporte très bien, pour votre information.

- La société équatorienne est très machiste, les femmes sont considérées comme faibles : les hommes ne m’ont jamais autant cédé leur place assise dans le bus qu’ici.

- En Equateur, je suis grande

- Les mecs de mon agence BNP à Paris sont mes nouveaux potes : on s’écrit tous les jours

- Ici je m’appelle « Camila Chwang ».

- En voyant la politique en Equateur et les actions du président Correa, Sarkozy m’a presque manqué. PRESQUE.

- Je ne me souviens plus de la sensation d’une douche bien chaude

- Je ne me souviens plus de ce que c’est que de prendre le bus sans me faire bousculer, marcher sur les pieds et me prendre des coups de coudes. Ou ce que c’est que de recevoir d’humbles excuses de la part de l’auteur dudit coup de coude…

- J’apprends à danser le reggaeton, la salsa, le merengue, la samba, la cumbia et le pachaca. Le rock, le R’n’B, la pop et la techno sont des rythmes bien loin.

- Je suis devenue accro à la portion de riz à chaque repas.

- J’ai l’habitude que l’épicière, le gérant du cybercafé, le chauffeur de taxi, la réceptionniste de l’école de salsa, le passant dans la rue à qui je demande des directions m’appellent tous « mi amor », « mi vida », « niña », « mi cielo »

- Je sors avec un sac qui fait la taille d’un porte-monnaie : il contient mon téléphone, mes clés et trois dollars, nada más.

- Je prends tellement de plaisir dans mon travail que j’ai l’impression d’être en vacances tous les jours.

Hier soir, je sors avec des amis pour fêter l’accomplissement de ce premier mois autour d’une glace café-amande, con crema y chocolate caliente. Nous prévoyons des voyages à Montañita, au volcan Cotopaxi, en Colombie, au Venezuela et au Pérou en rêvant des plages désertes de l’île San Andrés et des parcs naturels de l’Amazonie équatorienne. Une amie nous enseigne des pas de samba au milieu de la rue, puis nous rentrons en voiture en chantant Calle Ocho à tue tête. L’Equateur qui était si difficile au départ est devenu aussi délicieux qu’une glace café-amande, aussi captivant qu’une virée en Amérique Latine, aussi chavirant qu’un pas de samba, aussi simple qu’une soirée entre amis à chanter à tue tête à l’arrière d’une voiture. Que bueno estar en Ecuador.

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